Le 9 septembre, le Ministère de l'Écologie et de l'Environnement de la Chine a publié une proposition de projet pour consultation publique visant à étendre le système national d'échange de quotas d'émission de carbone (ETS) aux industries du ciment, de l'acier et de l'aluminium primaire. Cette initiative, décrite dans le “Plan de travail pour l'expansion du marché national d'échange de quotas d'émission de carbone”, vise à élargir le champ d'application du marché du carbone tout en soutenant les objectifs climatiques mondiaux. Le plan reste en phase de consultation, et des retours sont sollicités avant l'approbation et la mise en œuvre finales.
Objectifs clés et phases de mise en œuvre
Le plan de travail est structuré en deux phases:
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Phase 1: Mise en œuvre initiale (2024–2026) Au cours de cette étape, l'accent est mis sur la construction d'une base pour la gestion des émissions de carbone tout en aidant les entreprises à se familiariser avec les opérations du marché. À partir de 2024, les entreprises des secteurs du ciment, de l'acier et de l'aluminium primaire seront intégrées dans l'ETS, avec le premier cycle de conformité se terminant à la fin de 2025. Les quotas de carbone seront alloués en fonction de la production annuelle des entreprises, et le gouvernement gérera soigneusement les excédents et les déficits de quotas pour chaque entreprise, en veillant à ce que les excès et les déficits restent dans des limites étroites.
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Phase 2: Approfondissement et raffinement (2027 et au-delà) À partir de 2027, le système sera davantage affiné, avec des contrôles plus stricts sur la distribution des quotas. Un accent sur la réduction de l'intensité carbone globale poussera les industries à adopter des technologies plus propres, tandis que les méthodes d'allocation des quotas évolueront pour devenir plus précises, garantissant que le système devienne à la fois plus efficace et équitable au fil du temps.
Éléments de contrôle
Les industries du ciment, de l'acier et de l'aluminium gèrent les émissions directes résultant de la combustion de combustibles fossiles et des processus industriels. Dans les industries du ciment et de l'acier, le principal gaz à effet de serre contrôlé est le dioxyde de carbone (CO₂), tandis que dans l'industrie de l'aluminium, les émissions de dioxyde de carbone, de tétrafluorométhane (CF₄) et d'hexafluorure de carbone (C₂F₆) sont régulées.
Portée de l'industrie et critères d'inclusion
Les entreprises avec des émissions directes annuelles de gaz à effet de serre dépassant 26,000 tonnes d'équivalent CO₂ sont tenues de participer à l'ETS. Cela impliquera environ 1,500 nouvelles entreprises et couvrira 3 milliards de tonnes supplémentaires d'émissions de CO₂. Ces entreprises doivent adhérer à des réglementations strictes de surveillance et de rapport des émissions.
Allocation des quotas de carbone, commerce et conformité
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Allocation gratuite des quotas: Dans la phase initiale, les quotas de carbone seront distribués gratuitement en fonction des niveaux de production, permettant aux entreprises de se familiariser avec les règles du marché tout en améliorant leurs pratiques de gestion des émissions.
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Commerce et compensation: Les entreprises dépassant leurs émissions allouées doivent acheter des quotas supplémentaires sur le marché centralisé ou faire face à des pénalités. Les rapports annuels de conformité seront vérifiés par les autorités environnementales provinciales.
Surveillance et rapport des données
Le plan met l'accent sur la collecte précise des données. Les entreprises soumettront des rapports mensuels sur la consommation de carburant et les niveaux d'émissions, soumis à un système d'audit à trois niveaux aux niveaux national, provincial et municipal. Le gouvernement explore également des technologies de surveillance en temps réel des émissions de carbone pour améliorer la transparence et la précision des données.
Impacts futurs et perspectives
L'inclusion des secteurs du ciment, de l'acier et de l'aluminium primaire dans l'ETS est considérée comme un développement supplémentaire de l'ETS de la Chine. Avec une réduction progressive de l'allocation gratuite des quotas d'émission de carbone, ce système fera augmenter les prix des émissions de carbone sur le marché ETS de la Chine et encouragera les entreprises à adopter des technologies plus propres, jouant un rôle central dans la réalisation des objectifs climatiques de la Chine, y compris le pic des émissions d'ici 2030 et la neutralité carbone d'ici 2060.